Le LCAE ou ligament croisé antéro-externe est situé au milieu du genou . Il s’insère sur le tibia et sur le fémur au niveau de la facette axiale du condyle fémoral externe.
La rupture survient lors d’une entorse par torsion du genou. Cette rupture est fréquente dans la pratique des sports de pivot : football, hand, judo, basket, rugby, ski
La notion de craquement lors de l’accident oriente vers une rupture ; le gonflement est souvent présent ce qui correspond à du sang dans le genou « épanchement, hémarthrose ».
Un examen précoce si possible sur le lieu de l’accident permet de constater une laxité anormale « le fameux test de Lachman positif ».
Une sensation d’instabilité et/ou de dérobement est ressentie par le patient.
L’IRMN confirme la lésion et permet de faire le bilan des autres lésions qui peuvent être associées « exemple : déchirure méniscale ou entorse des autres ligaments ».
La réparation du LCA par réinsertion anatomique n’est réalisable que dans un délai très court de quelques semaines après la blessure. En cas d’arrachement de son insertion fémorale, si le LCA est trop endommagé les chances de succès de cette chirurgie seront faibles et une reconstruction classique sera envisagée.
C’est une technique récente mais prometteuse avec 90 % de succès selon les dernières études.
Dans les autres cas, il n’y a aucune urgence chirurgicale.
Par contre il faut respecter une stratégie thérapeutique : immobilisation transitoire, rééducation précoce et planification d’un éventuel geste chirurgical.
Pour la reconstruction du LCA, il est préférable d’attendre quelques semaines, le temps pour l’inflammation et la douleur de revenir à un niveau compatible avec le geste chirurgical.
Après l’âge de 50 ans une intervention chirurgicale de reconstruction est exceptionnelle. La rééducation et le renforcement des muscles permettent une bonne récupération et une reprise de la majorité des activités professionnelles et sportives.
Chez les personnes jeunes et sportives une reconstruction du ligament est proposée: il s’agit d’une intervention sous arthroscopie et en ambulatoire.
Cela permettra de récupérer un genou stable, préserver l’articulation « cartilage et ménisques » d’une usure prématurée et reprendre dans de bonnes conditions les activités sportives, surtout le sport pivot – contact.
Un ligament rompu ne cicatrice pas spontanément ; il faut donc le remplacer : c’est la reconstruction chirurgicale à partir de vos tendons. L’intervention est effectuée sous arthroscopie (caméra). Les tendons prélevés peuvent être les ischio-jambiers, le tendon rotulien ou quadricipital, voire le fascia lata.
Des tunnels osseux sont réalisés afin de recevoir la greffe tendineuse. La fixation fait appel à des vis résorbables ou à des boutons en titane qui prennent appui sur la corticale osseuse.
La marche avec un appui complet est possible le jour même de l’opération sous couvert d’une attelle et deux béquilles. Quand une suture méniscale est réalisée, l’appui complet peut être différé pendant le premier mois.
La rééducation selon un protocole bien défini débute dans les premiers jours après l’opération afin de permettre une récupération rapide.
Les cannes anglaises prescrites doivent être utilisées pour éviter les chutes jusqu’à la récupération d’un bon verrouillage du quadriceps, en général durant deux à trois semaines.
La cryothérapie (attelle réfrigérante) permet de diminuer l’œdème, la douleur et faciliter la rééducation. L’attelle Igloo® devra être utilisée pendant 20 minutes 5 à 6 fois par jour à 2 heures d’intervalle.
Les premiers jours, il est nécessaire de prendre des médicaments antalgiques de manière systématique sans attendre la survenue de douleurs.
Un traitement anticoagulant est nécessaire afin de limiter les risques de phlébite pour une durée de 15 jours ; durée prolongée à 30 jours si suture méniscale.
Il est important de ménager fréquemment des temps de repos et de surélever la jambe opérée pour limiter l’œdème et faciliter le retour sanguin.
Le pansement est à refaire deux à trois fois par semaine par un(e) infirmier(e) jusqu’à cicatrisation de la plaie. Le pansement prescrit est étanche et permet de prendre une douche rapide mais pas le bain.
La conduite automobile est possible après un délai d’un mois en général.
La reprise des activités professionnelles :
Comme dans toute chirurgie, il existe un risque d’hématome, de phlébite, d’algodystrophie ou d’infection qui nécessite une reprise chirurgicale pour réaliser un lavage du genou et la prescription d’un traitement antibiotique prolongé.
Le Syndrome de Cyclope : il s’agit d’adhérences ou des nodules de fibrose cicatricielle.
Une nouvelle rupture est rare mais possible au cours d’un nouveau choc.
Une lésion accidentelle des nerfs et artères qui entourent le genou lors de la chirurgie. En cas de lésion artérielle, une chirurgie vasculaire peut être nécessaire.
Plus fréquemment une perte de sensibilité de la peau peut persister dans la zone opérée. Celle-ci disparaît ou s’atténue le plus souvent avec le temps et n’entraîne pas de gêne fonctionnelle.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir.
Votre chirurgien vous donnera toute les explications complémentaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.